26 août 2016

Italie : «La situation est pire qu’une guerre»

Photo: Filippo Monteforte Agence France-Presse L’hôtel Rome, situé dans le village d’Amatrice, n’a pas résisté au puissant séisme survenu mercredi dans le centre de l’Italie.

Amatrice, village de montagne dévasté par un puissant séisme, est coupé en deux. Les accès se font par deux routes, au nord et au sud, mais au milieu, entre les deux, c’est la zone interdite, la zone morte, où les grues, les excavateurs et les secouristes travaillent sans relâche, nuit et jour.

« La situation est pire qu’une guerre. Nous n’avons plus rien. Ma soeur ne méritait pas une mort pareille », pleure Rita Rosine, 63 ans, qui a perdu son aînée, âgée de 75 ans, et dont la maison n’est désormais plus que décombres.

Pourtant, toutes ne se sont pas effondrées, et ce qui reste du village révèle des scènes apocalyptiques et insolites. Une maison semble normale, debout, trois étages entiers, mais à bien regarder, il n’y a plus de façade, le regard plonge à l’intérieur.

Jeudi après-midi une nouvelle secousse, plus forte que les autres, a semé un moment l’angoisse, achevé surtout de détruire quelques maisons et soulevé la poussière dans les décombres du centre historique du village.

Mais en dépit de ces dizaines de répliques, dont la plupart n’éveillent même plus la peur, des habitants tentent de récupérer une partie de leurs biens. Un vieux monsieur, accompagné d’un jeune homme, sort d’une maison. Il pousse une valise à roulettes. Le plus jeune porte, en soufflant, un grand téléviseur à écran plat.

Plus loin, les secouristes — ils sont des centaines à s’être mobilisés — fouillent encore les décombres. « Nous espérons toujours trouver des survivants, nous travaillons jusqu’au bout pour ça », explique à l’AFP Luigi D’Angelo, responsable local de la protection civile, qui coordonne les opérations de secours.

Première nécessité

Mais il y a aussi ceux qui ont tout perdu et qu’il faut maintenant loger, nourrir et préserver de toute nouvelle menace de séisme. « La priorité maintenant est d’assurer un logement pour toutes les personnes sans-abri, nous montons des villages de tentes dans toutes les localités touchées », assure ce responsable.

« Ici, le froid vient rapidement, en septembre déjà, donc dès maintenant, on est dans l’urgence. On verra ensuite avec les autorités locales comment résoudre de manière durable les problèmes des personnes déplacées », dit-il.

La marche des secours est impressionnante. Des dizaines de véhicules en tous genres, dont d’énormes camions portant des engins de déblaiement, se fraient un chemin sur la petite route de montagne qui conduit à Amatrice.

Des centaines de pompiers, volontaires de la protection civile, militaires, membres des forces de l’ordre, techniciens, ingénieurs, sont déjà sur place, créant parfois d’énormes embouteillages.

Au milieu de cette activité fébrile, trois femmes, dont une enceinte, distribuent des vêtements sur une pelouse, en plein soleil, à ceux qui n’ont rien à se mettre. Trois hommes revêtus de treillis militaires se choisissent chacun un jean. Plus loin, une cuisine de campagne prépare et distribue des repas à tous ceux qui en ont besoin, en dépit de l’absence d’électricité, toujours pas revenue.

Des cuisiniers bénévoles se sont toutefois mobilisés pour préparer des tortiglioni all’amatriciana, la spécialité locale à base de pâtes. Pour la soirée, ils ont l’intention d’offrir une soupe chaude, pour tous ceux qui devront passer la nuit dehors, quand la température descend sous les dix degrés.

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