24 février 2017

L'un des premiers drapeaux tricolores

  Le pavillon mesure 16 mètre de long sur 8 de large. Soit un tiers de la taille du navire. © Norfolk Museums Service
L'immense pavillon flottait sur l'un des navires de la marine napoléonienne coulés par le célèbre amiral britannique Nelson au tout début du XIXe siècle.

Au lever du soleil, ce 4 août 1798, il ne reste que quelques épaves de la flotte napoléonienne. La veille, l'armada française pilotée par le vice-amiral François Paul de Brueys d'Aigalliers a subi un sérieux revers. Depuis deux mois, l'amiral britannique Horatio Nelson l'a prise en chasse en Méditerranée avant de la couler au large d'Aboukir, en Égypte. Seuls le Généreux, un géant des mers de 56 mètres qui composait l'arrière-garde de l'escadrille française, et le Guillaume Tell parviennent à s'échapper de ce déluge de feu. « Avant la même heure demain, j'aurai gagné une pairie ou l'abbaye de Westminster (la mort, NDLR) », lançait Nelson à ses troupes avant cette bataille qui forgea sa réputation. Ce qu'il ne savait pas encore, c'est qu'il capturerait deux ans plus tard l'un des plus grands drapeaux jamais tissés. Un pavillon français – le premier tricolore de l'Histoire – de la taille d'un terrain de tennis qui flottait sur le Généreux, coulé le 18 février 1800 par les Anglais lors du siège de Malte. Pour la première fois depuis cent ans, ce butin de guerre sera exposé au musée du château de Norwich, en Angleterre.

L'un des premiers drapeaux français de l'Histoire

 

Après avoir sabordé le Généreux en 1800 dans les eaux maltaises, l'amiral britannique Nelson s'empare de l'immense oriflamme de 16 mètres de long sur 8 de large et le rapporte dans son Norfolk natal, d'où il ne partira plus. 217 ans plus tard, la dizaine de conservateurs paraît bien petite face au géant « encore marqué par les débris de bois et la poudre à canon », détaille le musée. 40 000 livres sterling (47 000 euros) seront nécessaires pour restaurer l'objet. Ce n'est qu'en 1905 que le public a pu l'admirer pour la première fois, lors d'une exposition pour le centenaire de la bataille de Trafalgar, elle aussi remportée par l'armada de Lord Nelson face aux flottes française et espagnole.

 
« L'état de conservation du pavillon est incroyable au vu de son âge et de sa fragilité. C'est l'un des drapeaux français les plus vieux présents au Royaume-Uni et son histoire est l'une des plus émouvantes et excitante », s'est réjoui Ruth Battersby-Tooke, conservateur du musée. D'autant que ce drapeau serait l'un des premiers tricolores de l'Histoire française. En effet, si le Généreux a été mis en service en 1785, l'étendard bleu-blanc-rouge n'a, quant à lui, été adopté que neuf ans plus tard, en 1794, par la Convention. À la barre du navire, Louis-Jean-Nicolas Le Joille aurait été l'un des premiers à arborer la gigantesque bannière à la poupe. D'aucuns prétendaient qu'elle lui avait porté chance lors de la bataille d'Aboukir...

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