19 juin 2017

Le Socialisme est mort, vive Macron!


Il est arrivé le socialisme nouveau ! Enfin il arrive. Dès ce soir le pouvoir absolu du petit bonhomme de l’Élysée se retrouvera assis sur un tas énorme de députés, tous plus ou moins bobo-gauchos, prêts à lui constituer son trône de despote éclairé à la LED basse-consommation. Les vieux socialos, ceux d’avant, les éléphants, les dinosaures et brontosaures solfériniens, encore nourris au marxisme abâtardi hérité d’une S.F.I.O. à la Pierre Mauroy, disparaissent dans le tourbillon implacable de la chasse tirée par l’électeur macrouillesque. Direct à l’égout, sans concession, sans rémission, sans appel! L’Histoire a parlé et la bonne vieille Gauche franchouille, celle qui nous a entravés, siphonnés, spoliés, ruinés, pendant tant d’années, rend les armes et cède la place à la nouvelle, celle qui fait risette aux couillons de la droite mollassonne. Ne restent plus, pour occuper les travées sinistrement extrêmes du Palais Bourbon, qu’un résidu de communistes fossilisés, associés à quelques hurluberlus inféodés au très imbibé Méluche, le Marius Phocéen de la dernière heure.
Il ne faut pas s’y tromper, le 18 Juin 2017, sans approcher le niveau record atteint par son homologue en 1940, ne manquera pas de faire date. L’enterrement de première classe offert par ses électeurs à un P.S dont les seuls députés subsistants restent les quelques petits futés qui, ayant déclaré leur soutien à Macrounette, se sont vu en contrepartie exonérés d’adversaire estampillés L.R.E.M. (Leur République En Merde, ou quelque chose comme cela, j’ai déjà oublié!). Ces derniers socialos, avec notre très regretté Petit Caudillo comme spécimen le plus achevé, formeront cette espèce de reliquat caractéristique des fins de race: un je ne sais quoi dont le nom seul rappelle leur grandeur passée et dont l’aspect faisandé annonce la disparition prochaine et définitive. Le Socialisme est mort, vive Macron!
Et ce dernier, non content du coup de grâce qu’il porte à ses anciens petits camarades, flingue aussi, en véritable ange exterminateur, tout ce qui se trouve peu ou prou à la droite d’Ali Juppé et de ses potes. Ce soir à vingt heures nous connaîtrons aussi l’étendue du désastre qui ne manquera pas d’affliger nos amis Les Ripoublicons, lesquels, après avoir à la fin de l’an dernier, entraperçu le Capitole, se retrouvent aujourd’hui, pour la plupart d’entre eux, tout en haut de la Roche Tarpéienne, hic Macronnus, hic salta! Y a plus qu’à pousser!
On mesure bien, maintenant, l’effet Pénélope: la débâcle fillonnienne, jointe à une macronmania media-pilotée, se conjugue au dégout des électeurs, lesquels n’en ont plus rien à cirer et laissent pisser. Le ciel est bleu, la mer est verte, foutu pour foutu autant profiter du beau temps…même les électeurs du Front National s’en balancent, laissant ainsi passer une occase en or de parvenir enfin à constituer, au sein de l’Assemblée, un groupe à même de porter la parole dissonante des baisés de la République. Mais il est vrai que l’électeur manque un peu de constance et beaucoup de jugeote… pour ce qui concerne les partisans de la Marine, il sembleraient même, à dires de sondeurs, beaucoup plus cons que la moyenne. Ne soyons donc pas surpris de voir débarquer plus de trois-cent-cinquante députés branquignols-macronocrates, il ne s’agit ni plus ni moins que de démocratie appliquée. Ceux qui vont voter aujourd’hui assument leur responsabilité, les autres assumeront la dictature humanitaro-douceâtre des trous de balle En Marche vers la C.S.G. et les gentils immigrants.

Demain commencera une ère nouvelle. Le résidu, déjà putréfié, du Parti Socialiste, vendra Solférino (c’est rosse!). Les Ripoublicons défaits, humilés, laminés, s’entre-massacreront sauvagement pour en finir une bonne fois avec cette illusion d’unité qui prétendait réconcilier la carpe UDF et le lapin RPR, assortir Raffarin à Wauquier, NKM à Morano! Ces gens-là ont pu, tant bien que mal, vivre longtemps ensemble dans le but commun de préserver le fromage; désormais, après ouverture de leur large bec, ils ont laissé tomber ce dernier dans la gueule du petit renard à sa Brigitte, lequel s’en saisit et puis se borne à tirer, avec sa grâce habituelle, un joli bras d’honneur à la France entière.
Du paysage politique un peu bizarre qui représentait le fond de notre petit univers hexagonal depuis l’avènement de Chirac 1er, il ne demeure plus qu’un champ de ruines vite remplacé par la belle ordonnance du monde nouveau, celui qui nous promet en même temps jeunesse et sagesse, diversité et opulence, vivre-ensemble et impôt sur les vieux. La pétaudière laisse place au jardin des délices, avec son petit bon-dieu tout bienveillant-tout puissant et ses chérubins parlementaires fraichement débarqués de leur chouette nuage éthéré. L’heure a bel et bien sonné de tourner la page et de passer à autre chose, du neuf, du high-tech, du digital, du connecté, la génération montante s’empare du pouvoir… Ce sera forcément mieux, puisque c’est nouveau, pas vrai? Vous, je ne sais pas , mais j’ai, moi, l’impression personnelle et profonde qu’en tout cas ce ne sera guère pire… à l’impossible nul n’est tenu!

En revanche, le politiquement rénové attire son lot habituel d’enthousiastes. Prenez Jean Trentasseur, par exemple, il ne lui a pas fallu longtemps à l’avocat socialo, ex député mitterrandien de la « vague rose », pour se retrouver partisan inconditionnel du prétendant au trône. Dès qu’il a pu sentir le vent tourner (voir Goràn Avaltàtric) il s’est mis sur le coup, ardent et conquérant septuagénaire, sûr de son fric, de son réseau et de sa position, toujours autant que possible du côté du manche. Aujourd’hui le type plastronne allègrement, « vous verrez, tout va changer, les affaires vont reprendre, les entreprises retrouver la prospérité, la France son rang dans le monde, c’est déjà pratiquement acquis. Pour moi, Messieurs les réacs, j’ai ma part dans ce succès et ma place au comité politique, avec tous mes vieux amis, mes Frères, si vous préférez… » Bien sûr vous trouverez toujours des rabat-joie comme le vieux Maurice, pour lui objecter les deux points de CSG que le petit crevard s’apprête à nous coller dans la gueule, ou des pessimistes comme Jean Foupallour, inquiet d’un probable surcroît d’immigrants basanés attirés par les bras ouverts de nos nouveaux maîtres… Cependant, rien ne saurait ternir la satisfaction d’un socialo converti à la Républicaine Marche, le jour du triomphe à la romaine des petits macrottins à la gueule de bois. Il nous écrase de son mépris, le maître, nous regarde du haut de l’écrasante victoire de ses nouveaux petits copains. « Soyez certains, nous sort-il magnanime et patelin, que d’ici quelques mois vous reconnaîtrez, forcément, la validité de nos choix et le bien fondé de notre politique. Car les résultats ne manqueront pas de se trouver au rendez-vous, en douter reviendrait à nier l’évidence… Et pour bien marquer le coup, j’offre une tournée générale, servez nous donc, chère Thérèse, pour moi ce sera un Mac Roney… Comment dites vous… c’est quoi ç’te bête? Mais enfin, ma chère, un scotch single malt de la meilleure facture enfin! Va falloir vous y mettre, flûte, à partir de maintenant je ne bois plus que ça: Mac Roney, Thérèse, en abrégé Mac Ron! »

Oh oui, alors, il est bien mort, le socialisme de papa, mort et enterré!
Vive Mac Roney! Mais attention, n’est-ce pas, à consommer avec modération… avec près de soixante pour cent d’abstentions, par exemple…

Allez, mes chers amis, digérez bien votre whisky électoral et attention à la macronalgie post-biture scrutine.

Et merde pour qui ne me lira pas.

NOURATIN

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